dimanche 19 juin 2016

Illégitime d'Adrian Sitaru

Ce film est presque un huis-clos familial. Dans la deuxième scène, un homme d'une cinquantaine d'années se dispute fortement avec ses enfants à l'exception de l'une de ses filles, parce que les enfants ont découvert que leur père avait dénoncé des femmes qui venaient pour avorter sous Caucescù. Le père n'éprouve aucun remord puisqu'en le faisant, il restait dans la légalité et respectait ce que voulait le gouvernement. Les enfants ne comprennent pas du tout cette absence de remords. Le père sort de table, non sans balancer avant à ses jumeaux que leur mère voulait se faire avorter quand elle a appris qu'elle les attendait tous les deux. Les enfants cherchent à savoir pourquoi on a leur caché ce secret de famille alors que d'autres personnes autour d'eux sont au courant. La scène qui suit nous montre que le père n'est pas le seul à avoir un secret: nous voyons les jumeaux, une jeune femme et son frère, faire l'amour.
On sort de ce film en se demandant si on a aimé mais ensuite, on passe des heures à le disséquer, à tenter de comprendre le propos du réalisateur. Film anti-avortement à tout prix ou pro-tolérance à tout prix? Il semble que les médias aient tranché en faveur de cette seconde option qui me plaît évidemment davantage que la première. Dans ce cas, on peut dire que c'est l'histoire d'un amour rendu impossible par la société. On sort mal à l'aise, j'ai lu ici ou là qu'on en finissait presque, à la fin, par oublier qu'il s'agit ici d'un frère et d'une soeur; ce ne fut pas mon cas. Mais il y a dans ce film dont les scènes n'ont toutes été tournées qu'une seule fois un peu du Pialat qu'on a aimé, de cette spontanéité et véracité dans les disputes familiales. Les thèmes sont tous intéressants et bien traitées: la tendance des enfants à juger le passé et l'Histoire de leurs parents/ aînés, la tolérance qui prend le pas sur nos valeurs qui pourraient nous pousser à ne pas l'être, le fait que les membres de la famille- parents ou enfants- s'immiscent sans cesse dans la vie des autres, les jugeant sans concession.

Date de sortie 8 juin 2016 (1h 29min)
Merci à mon éternelle compagne de cinéma pour le nécessaire débriefing.
A conseiller à ceux qui aiment être bousculés. 




2 commentaires:

  1. Je n'ai pas du tout entendu parler de ce film, pas de trace même dans les cinémas "art et essais" de Strasbourg, bizarre! Ca m'intrigue en tout cas!

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